Des chercheurs norvégiens ont mené une étude sur 2.206 femmes qui prévoyaient d'accoucher par voie basse, parmi lesquelles 7,5% se disaient phobiques de l'accouchement. L'étude a montré que les parturientes souffrant d'une peur clinique accouchaient en moyenne en huit heures, c'est à dire 90 minutes de plus que les femmes plus détendues, dont le travail durait en moyenne 6h28.
L'étude montre que certains paramètres, comme des troubles physiologiques ou le jeune âge, pouvaient influer sur la peur du travail. Les chercheurs ont par ailleurs tenu à souligner que la majorité des femmes interrogées ayant peur de l'accouchement (89,1%) réussissaient à donner naissance par voie basse comme prévu, et que ce chiffre progressait pour atteindre 93,2% parmi les femmes plus décontractées.
«Nous avons trouvé un lien entre la peur de l'accouchement et un travail plus long», a expliqué Samantha Salvesen Adams de l'Université d'Oslo (Norvège). «Il est cependant important de noter qu'une grande proportion des femmes angoissées accouchaient par voie basse, montrant que le recours à la césarienne n'est pas systématiquement nécessaire». Elle a par ailleurs souligné l'importance de prendre en compte l'état d'esprit de la femme en phase pré-natale.
Les chercheurs ont permis d'estimer la peur de l'accouchement grâce à un questionnaire soumis aux femmes enceintes de 32 semaines. Parmi les motifs d'anxiété les plus fréquents, on note le fait de ne jamais avoir eu d'enfant auparavant, le recours aux médicaments qui accélèrent le travail ou un précédent accouchement par voie basse avec instruments (forceps, ventouse...).
Cette étude a été publiée dans BJOG: An International Journal of Obstetrics and Gynecology.